Contes et Légendes de Picardie et du Pays de Bray
16 et 17 juin 2018

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Et en prime la vidéo de Marcel Keller !

Après un petit-déj avec tartines à la confiture de mirabelles de Lorraine, pour la trempette, les chablisiens Blanche-Neige et le Hobbit joufflu ont abandonné la Comté de leur bonheur. Ils vont rejoindre leurs amis de la VROAM Compagnie quelque part dans les Hauts-de-France pour ce week-end.
Le ciel est nuageux, alors, après la drache lors du retour de Strasbourg, les combardes de pluie garniront le dessus du panier, couvrant la galette et le petit pot de beurre. Ainsi nous serons prémunis lorsque, tirant la chevillette, la bobinette cherra et que le grand méchant orage nous surprendra.
Nous devrons progresser au travers de la capitale qui suscite notre fierté, cela va sans dire, enfin surtout en carte postale. En effet, la traversée de Paris, avec ou sans cochon dans les valises, ne nous réjouit pas vraiment nous autres, les pourtant intrépides des bords du Serein. Alors merci le GPS TomTom pour toutes ces routes bleues en bibliothèque, mais aussi parfois en vrac, enfermées dans la petite boite. Nous arriverons bientôt au lieu de rendez-vous « La Fourrière » -cela ne s’invente pas- près du Château de Chantilly, merveille architecturale symbole de l’oppression massive des peuples durant des siècles CAMARADE LEVE-TOI !!!
Les amis ont déjà investi la baraque à frites au cœur de la clairière où nous dégusterons à notre tour un hot-dog avec une barquette de … Quelques gourmand-e-s, audacieux-se-s et raffiné-e-s n’oublieront pas la baraque à gelati-chantilly, ne dit-on pas le sucre adoucit les mœurs ?
La convoitise étant ce qu’elle est, c’est devant le château, Ô combien admiré, que nous poserons nous-autres marquis, comtes et barons "of the road" pour la photo de groupe. Après quelques minutes de béatitude contemplative, notre attention se porte sur les carpes grosses comme des Flying Fortress et qui se feraient bien un magret de canards sauvages nageant en surface.
Les groupes s’organisent sous la direction de Christian, le Gardien des Clés, nous sortons enfin de la Fourrière. Laissons ce charmant petit coin de nature à la foule en chapeaux venue s’encanailler pour le Grand Prix de Diane : le tiercé quoi …
A la prochaine étape, nous nous retrouverons à Beauvais, sur un parking proche de la Cathédrale. La police municipale veille d’un œil qui n’est pas dénué de malice et de satisfaction : en effet, le parking nous étant réservé en partie, quelques automobilistes étourdis ont déjà investi les places. Bilan : 35 euros d’amendes pour chacun des stupides caisseux (NDLR).
Pour rejoindre ce parking bandit-manchot en centre-ville, nous avons, depuis Chantilly, traversé des villages aux noms évocateurs : Cramoisi, Lorteil, Hermès, Litz ou bien encore Bulles que notre champenois préféré n’a pas remarqué ! Je lui conseille d’ouvrir l’œil et le bon, ce qui sera fait plus tard, ô grand merci !
Quittant le parking à pied, à l’approche de la Cathédrale Saint Pierre pour la visite guidée, une petite chanson me vient subitement : ♪ j’ai la prostate qui se dilate, alors je pisse un petit peu ♪. Par chance un bar à proximité souffrira de mon embarras … je remercie le patron chaleureusement tout en observant une grande affiche de Johnny Hallyday qui me rappelle un fameux karaoké !
De retour à la visite, la charmante guide nous conte l’histoire chaotique de ce lieu. Attentif à son propos, je réalise, en découvrant le sommet de cet édifice qui culmine aujourd’hui à 64,40 mètres, qu’un ostéopathe dans ce quartier ne manquerait pas de patients. L’observation attentive de cette façade engendre vite des douleurs cervicales … Dom ! Reste tranquille on te racontera !
En 1225, voulant satisfaire son orgueil et sa suffisance en ayant la cathédrale la plus haute de la chrétienté (hauteur de la flèche à l’époque 153 mètres), l’évêque du coin fût fort dépourvu quand celle-ci s’effondra 4 ans plus tard. Reconstruite, elle s’effondra à nouveau en 1573, de sorte qu’il ne reste aujourd’hui que le gigantisme du chœur et des bras du transept, toutefois soutenus par des étais et des contreforts puissants. La hauteur intérieure actuelle sous voute de 48 mètres fait d’elle la plus haute d’Europe. Les vitraux, certains du XIIème siècle, nous invitent à méditer sur l’obscurantisme de ces siècles passés.
Toujours à l’intérieur, nous découvrons l’horloge astronomique « une horloge exceptionnellement belle et instructive pour les fidèles » -paroles d’évêque lors de la construction commencée en 1865 par un certain Auguste Vérité : ça ne s’invente pas !
On notera également un tableau évoquant le courage de Jeanne Hachette qui va estourbir les Bourguignons, sans doute un peu avinés … On notera aussi une statue de Jeanne D’Arc évoquant le repentir de l’évêque Cauchon.
Cauchon = Cochon = Viande = Faim = Restaurant !
Alors direction le « City Hôtel » dans les faubourgs de Beauvais. Les éclaireurs sioux ont déjà géo localisé le bar de l’hôtel et le restaurant « Le Comptoir » à 100 mètres.
Les motos sont au parking fermé, les rouges, les bleues, les blanches, les noires, les jaunes … si ! Si ! Y en a ! Sylvie, regardant son scooter, a grande hâte que la métamorphose s’opère.
A 20 heures, le ventre vide, nous investissons le buffet à volonté au « Comptoir », les assiettes se remplissent de mille victuailles en abondance dans un brouhaha d’estomacs affamés. La salle est bruyante, mais qu’importe : manger, manger, et encore manger ! … Blurp ! Oh là là ! C’est trop ! C’est à croire qu’il s’agit d’un banquet de mariage !
De retour à l’hôtel, sans un regard sur les escaliers menant aux chambres, les Caballero Del Camino se dirigent vers la terrasse extérieure calme et ombragée. La serveuse apporte les digestifs et les bières et, soudain, les conversations s’animent : les bières parlent de houblon fermenté et les digestifs de la part des anges. M. Le Maire de sa commune nous confie quelques anecdotes rurales que nous envient les parisiens. La nuit tombe vite sous cette latitude alors les épaules basses, le ventre rentré autant qu’il est possible, mais le regard pétillant, nous rejoignons nos literies.
Au petit matin, après un copieux petit-déj avec tartines de confiture à la mirabelle de Lorraine (décidément Myriam est une très efficace V.R.P. de sa région) nous progressons dans les contrées du Nord par des routes pittoresques, « hardd » en gallois. C’est à Gerberoy, joyaux de l’Oise, village classé parmi les plus beaux villages de France - mais oui ! – que nous faisons escale, « rhoi'r gorau i » en gallois.
Les rues pavées de galets, où l’herbe se développe, font dire à M. Le Maire qu’il faut beaucoup de courage au cantonnier pour entretenir ce patrimoine. Notre déambulation parmi les nombreux rosiers odorants plantés aux pieds des murs nous conduit au jardin des ifs où nous sommes accueillis par une truculente guide. Elle nous initie, non sans humour, aux trucs et astuces de botanistes à tendance écolo, qu’elle est aussi. Chacun se replace en pensées dans son lopin de jardin et imagine déjà ce qu’il mettra en application de retour à la maison.
Toutefois, lutter contre les cicadelles à bicyclettes, les hannetons rageurs et les carpocapses les pieds, mais aussi les pucerons de cojonès et les doryphores de banlieue avec seulement du purin d’orties ou de prêles et quelques tapettes à papillons ou pinces à chenilles nécessite me semble-t-il beaucoup d’abnégation.
A souligner un if géant de 450 ans taillé en igloo, mais pas de chance pour nous : les Inuits sont partis en week-end en Finlande. On peut aussi séjourner au restaurant comme « le plaisant Jean Dujardin ou la petite peste Mélanie Laurent », dixit la guide !
Le greffier malodorant et grincheux en a séduit plus d’une ! Le bougre !

Retour enjoué et en direct pour le restaurant « Le Comptoir » où les buffets généreux nous promettent satiété rapide et plénitude gourmande.

Mais c’est bientôt la fin du bal et les souliers de satin redeviennent des bottes de cuir, alors bises à tous les amis !
Chapeau les artistes pour le programme de ce week-end !
A bientôt et … et faut pas mollir !

Philippe Sodoyer.