Chablis                Pour voir les photos de Christine Samour, cliquez : ICI. 

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Le seigneur de Chablis ayant sonné le ban et l’arrière ban, tous ses amis quittèrent leurs fiefs respectifs pour répondre à son appel. Il ne s’agissait rien moins que d’occuper le château de Guedelon. Il en vint des quatre coins du royaume, du Nord, du Sud de l’Est et de l’Ouest lointain. La rumeur courrait même que certains seraient venus à Tonnerre de Brest. C’est dire les enjeux.
Chacun caparaçonna sa monture de ses plus beaux atours et fouetta de main ferme pour être à l’heure. La force de cette cavalerie en apparence hétérogène réside justement dans cette diversité très complémentaire. Une œil averti reconnait facilement les chevaux agiles, légers et nerveux venus de la chaude Italie. Ils sont à la tête piaffant d‘impatience faisant entendre leur hennissement strident, le jarret tendu, prêts à bondir. Ils côtoient de lourds chevaux, calmes, fiables et tranquilles provenant des haras de la froide Germanie. Leurs cavaliers souvent regardent leurs coreligionnaires d’un œil quelque peu condescendant mais ce n’est que jalousie de leur part.

Il en est venu aussi de la perfide Albion. Ceux-là sont un peu bizarres marchant souvent sur trois pattes mais assurant malgré cela leur rôle avec un flegme « so British ». On ne saurait passer sous silence une race venue d’un pays qu’on ne connaît pas encore et qui débarque de fiers galions venus de là-bas. Il parait que leur cousine est une « Indian ». Elles sont longues et si basses qu’à chaque virage elles crachent un feu d’étincelles de leurs quatre fers. On dit que c’est ce qui les rend adorables. Pour finir il faut parler de celles qui viennent d’un pays où paraît-il le soleil se lève. Plusieurs écuries existent dans cet orient extrême. Elles portent des noms bizarres, Honda, celui-là ça va encore, mais écoutez un peu pour les autres Kawasaki, Suzuki. Elles ont arrivées en hordes sauvages pour envahir notre royaume. N’est-ce pas grâce à une fieffée quatre pattes venue de cette contrée lointaine qu’on reprit le goût de folles chevauchées en terre de France? Honda ne fut certainement pas le haras qui rit le moins de ce renouveau !!!
La seconde force de cette joyeuse cavalerie réside dans son mode commandement. Pour étrange que cela puisse paraitre, elle ne possède pas de chef. Tous égaux. Certes le Seigneur du Vieux château et des étangs aux trois canards envoie-t-il un petit bout de parchemin aux uns et aux autres mais il s’agit non pas d’ordres, mais de simples recommandations. Ainsi peut-on lire qu’il faut partir à l’heure, voire avant s’il on est prêt, qu’il convient de donner la ration d’avoine aux chevaux la veille au soir de chaque sortie. Mais rien de plus.
J’oubliais le mot d’ordre, le cri de guerre lancé la première fois par le preux Tonton de Saint-Georges : « Les copains d’abord ».
Sitôt rassemblés, ces vaillants chevaliers firent honneur à leur tradition et leur façon de vivre, en levant un verre à cette rencontre, à l’amitié, aux chevalières et au bon vin. Ils furent servis par le seigneur du fief de Chablis en personne. Il fut aussi généreux que son vin. Il expliqua sur les lieux mêmes de la Chablisienne, tous les secrets de la vigne et du vin. Chacun mesura le savoir-faire indispensable, la patience, la ténacité nécessaires et le courage indispensable surtout comme cette année où le gel en deux mauvaises nuits peut annuler toute une saison de taille et de traitement.
Le soir, à l’apéritif une fois encore servi et offert par Philippe et Sylvie, on put vérifier la qualité d’un «Chablis bien sympathique ». Mais là, personne ne voulut gâcher le pur le plaisir de la dégustation par des explications techniques. Il n’y avait en ce moment et en ce lieu de place que pour le plaisir, le bonheur et la joie. « Carpe diem ».
Le lendemain matin, pour arroser sa nouvelle monture, Kiki avait invité une pluie fournie. Ce fut effectivement un arrosage très réussi. Puis, pour cacher et retarder jusqu’au dernier moment l’assaut du château de Guedelon, la cavalerie réunie la veille fut répartie en quatre escouades, qui empruntèrent des petites routes tortillant à travers de paisibles villages aux maisons de pierre ocre. La cavalerie légère et véloce fut lancée en premier. Plus rapide elle emprunte souvent des routes imprévues et arrive … après les autres. Il s’agit là d’une ruse de guerre éprouvée qui déroute les néophytes. Mais eux seulement, car les vieux briscards ne s’en émeuvent plus. Ayant parqué leurs montures au pied du château et s’apprêtant à l’occuper, tous furent désarmés d’un coup, par l’humour, le sourire et la bonne humeur de celle qu’on leur envoya en ambassade. Elle parla de la construction du château, expliquant chaque opération, justifiant chaque détail y compris la pluie vivifiante en cette période de l’année, mais si favorable aux cultures. Un vrai régal. On visita les différents corps de métiers représentés : là, le scieur, plus loin, le meunier, ici, le monnayeur et bien d’autres encore. Puis, certaine d’avoir apaisé cette horde pacifique, fine psychologue, elle lui indiqua la taverne. Après cette première étape et cette pause bienvenue pour tous, chacun continua à son rythme la découverte de ce lieu enchanteur, instructif et complétement inimaginable.
Le soir, comme prévu sur le parchemin, de l’avoine pour les chevaux et du vin pour les cavalières et les cavaliers. La rôtissoire de l’auberge fonctionnait à plein régime et on nous invita à passer à table. Les repas ne furent pas bons, ils furent excellents, raffinés, et de plus très copieux. Une table à recommander aux amis. Bravo au chef et à tout son personnel. Un ban d’honneur fut entonné pour les remercier de leur professionnalisme et de leur gentillesse envers chacun.
Le lendemain, on visita une étrange installation. Il paraît que les humains tels des Incas, captent la lumière venue du ciel pour en retirer tout plein d’énergie. Le gardien des lieux employa des mots ésotériques compris que par certains initiés, tel que, par exemple, Mégawatt. Sans doute le nom d’un de ces extra-terrestres qu’il capture dans ses filets qu’il appelle d’ailleurs capteurs. Il paraît que cela permet d’allumer des bougies dans plein de chaumières. Avec leurs trucs bizarres, ils vont bien finir par inventer l’électricité.
Chaque cavalerie en campagne doit hélas compter avec des complications. Notre petite armada n’échappa pas à cette vérité incontournable. Dans un carrefour en pente, sur un sol gravillonneux et en dévers, un cheval chuta entraînant avec lui ses deux cavaliers. Notre Gégé et notre Chantal se retrouvaient à terre. Il se releva lentement tout engourdi par sa tenue protectrice qui fut très efficace. Notre Mamie à tous criait sa douleur. Elle nous rassura immédiatement en bougeant tous ses membres mais on comprit vite que son épaule était mal en point. Des sémaphores électroniques furent envoyés. Et le chariot de secours en campagne arriva prestement malgré cette attente qui nous parut interminable et insoutenable tant Mamie souffrait. A l’Hôtel Dieu le plus proche, le baron de Röntgen, qui en connait un rayon, confirma hélas nos craintes. L’épaule était cassée. Il faudra opérer. En attendant ils firent le nécessaire pour apaiser un peu cette douleur atroce. Gégé, vaillant et un peu remis de ses très fortes émotions tint à rejoindre le groupe pour donner des nouvelles rassurantes et saluer tous leurs amis. Bon courage et bonne patience à vous deux que nous chérissons tant. Le Seigneur du Vieux château et des étangs aux trois canards enverra des nouvelles du rétablissement de Chantal par Pigeon-net.
Un peu rassurés et après un dernier repas pris ensemble tous regagnèrent leur fief en se souhaitant de belles et nombreuses chevauchées.
Un grand merci à nos éclaireurs-voltigeurs, Philippe et Sylvie, Xavier, et François, tout sourire et toujours très disponibles. Bravo à vous pour cette virée très réussie et remplie de découvertes passionnantes.
Pour vous remercier, un petit refrain et un couplet (le N°3) bien sympathiques :
Joyeux enfants de la Bourgogne,
Je n'ai jamais eu de guignon.
Quand je vois rougir ma trogne,
Je suis fier d'être bourguignon.
Je suis fier ! Je suis fier !
Je suis fier d'être bourguignon.
Je suis fier ! Je suis fier !
Je suis fier d'être bourguignon.

Madère et Champagne,
Approchez un peu ;
Et vous vins d'Espagne,
Malgré tous vos feux ;
Amis de l'ivrogne,
Réclamez vos droits,
Devant la Bourgogne
Saluez trois fois ! …

Le couplet suivant a été censuré par respect de vos vies privées !!!!

Serge Grandvaux.

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